mardi 13 mars 2012

Le dilemme d'une élection

Comme prévu, les élections législatives algériennes vont se dérouler dans un climat spécial par rapport aux échéanciers précédents. Pour s’ajuster aux conditions imposées par la nouvelle donne du printemps arabe, et par crainte d'être balayé comme certains régimes, l'Algérie a voulu être avant-gardiste en optant pour un certain changement.  Le régime algérien n'a pas changé d'un iota depuis qu’il a confisqué les richesses, les consciences et l'histoire.  Il a eu plusieurs chances au cours du demi-siècle pour corriger le tir, mais il a failli, soit par la manipulation des faits soit par la fraude électorale.

Comme la crème arrive toujours à remonter vers le haut, par pure justice et non par hasard, le régime algérien pris dans l’étau, doit maudire ce printemps arabe qui risque de remettre en question sa survie.  Pour palier à cette tornade populaire qui a anéanti plusieurs régimes voisins, la seule option est de changer ou du moins donner l'impression de changer.  Dans les pays libres et qui respectent les valeurs humaines, les stratèges pensent au bien-être de leur peuple, contrairement aux pays sans âme, qui préservent leurs privilèges.  Et notre pays appartient malheureusement à ce groupe.

La stratégie est simple, préparer les conditions gagnantes pour préserver, non pas les acquis de la révolution qui n'ont jamais été respectés, mais les acquis des privilèges.  Ouvrir le  champ à la création de plusieurs partis en un temps record et à deux mois des élections, prouve le non sérieux de ce régime et envoie un signal négatif  et de dégoût au peuple.  Le régime veut déstabiliser la classe politique,  émietter le résultat et décourager le peuple à aller voter en masse.  De cette façon, il peut gagner sur tous les tableaux.  Un signal démocratique chaotique et un résultat  lui donnant satisfaction pour garder sa main mise décisionnelle.   On a même vu notre président devenir prédicateur d'un jour, en récitant les versets du Coran et en disant au peuple, qu'il sera le garant de la transparence et de l'honnêteté, alors que tout son processus de changement est infecte.  Du comité présidé par Bensalah, en passant par un parlement désapprouvé par lui-même et par le maintien d’un gouvernement dont le premier ministre est reconnu pour sa malhonnêteté électorale par un document officiel, contredisent toute sincérité de changement.  Soit que le président n’est pas vraiment libre de ses décisions, soit que le régime joue une carte planifiée d'avance.

Il ya trop de questionnements au sujet de ces élections.  Des changements qui ont déjà reçu la bénédiction de mister Obama, alors que n'importe quel ignorant, connaissant le système algérien, s'aperçoit des contradictions de ces élections.  Mais, ni la bénédiction de l'oncle Sam, ni la stratégie des ténors de ce régime, ne peuvent prédire réellement le sursaut populaire. 

La seule donnée qui peut bousiller les intentions du régime et de ses amis, c’est le peuple algérien.  Le choix lui revient; continuer à vivre avec ces malfaiteurs ou prendre sa destinée en main.  Le peuple algérien a certes vécu la terreur de la colonisation, la hogra du parti unique, la terreur du terrorisme et la manipulation des élections, mais dans tous les cas, ce n'était pas son choix,  On lui imposait sans lui donner les moyens de choisir son destin dans la liberté, la dignité et l’honnêteté.  Personne, ne peut lui remettre la clef de la liberté, il faut l'arracher par la légitimité de ses actions.  La division n'aide que ce régime ingrat, il ne peut vivre que dans la discorde et la zizanie.  Un pays gouverné par le FLN et le RND, qui ne sont que des exécutants de ce régime mafieux, ne peut  progresser vers des sommets où l'Arabe et le Berbère, l'islamiste et le laïc, l'homme et la femme se donnent la main pour promouvoir leurs langues, leurs idées, leurs relations dans le respect des lois de la république et où la justice est au dessus de tout le monde.  Jamais ce régime, ne travaillera pour le bien-être du peuple algérien, sinon ce sera son suicide. 

Le régime joue sur la démobilisation et l’émiettement des résultats.  La seule opposition doit venir du peuple, le seul garant de la démocratie et de la liberté.  Malheureusement, il est mal dirigé.  La classe politique, au lieu de se donner la main, d’aider le peuple  à retrouver sa souveraineté et de se libérer du joug de ce régime, s’organise pour faire des gains électoraux, qui ne vont rien changer, car le système présidentiel, pardon la royauté présidentielle veille au grain. 

Aucun changement réel ne peut se faire avec ce système et les alliances entre les partis  ne peuvent construire un État de droit, à moins que le peuple nous réserve une surprise.  Permettez-moi d'en douter, mais qui avait cru aux réveils de la Tunisie et de l’Égypte?

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